Les chemins vers la laïcité
(D’après Patrick Pluchot, Président du musée de l’école de Montceau)
- Ancien Régime : rôle principal de l’Eglise dans l’instruction. Les intendants du roi contrôlent la nomination des maîtres, le prélèvement des taxes pour les payer et l’acquisition de locaux. Le Maître ou recteur d’école, dévoué du curé, enseigne uniquement aux garçons, sans livre ni matériel.
- Révolution : 1792 : apparition du terme instituteur.
- Loi du 25 octobre 1795 : 1 école primaire par chef -lieu de canton et par commune de plus de 1200 hab. Arrêté du 17 juin 1796, approuvé par une lettre du Ministre de l’Intérieur du 17 juillet 1796 : Les presbytères et leurs jardins serviront d’école
- Consulat et 1er Empire : retour à des écoles payantes ou de charité. Porte ouverte aux Congrégations : autorisation d’enseigner aux Frères des Ecoles chrétiennes en 1810
- Période post-Empire : le Financement communal de l’enseignement primaire va surtout aux sœurs des écoles chrétiennes. Les instituteurs sont toujours inféodés aux curés et notables locaux.
- 1824 : Instruction Publique et Affaires Ecclésiastiques toujours dans le même ministère.
- 1828 : création d’un ministère de l’Instruction Publique et réglementation plus stricte des conditions d’enseignement.
- 28 juin 1833 : la loi Guizot institue un Brevet de Capacité à enseigner ; obligation d’une école par commune de plus de 500 habitants, toujours réservée aux garçons, et non obligatoire. Création d’un lieu de formation des maîtres dans chaque département. Confusion persistante entre enseignants congréganistes et maîtres laïques
- Révolution de 1848 : Hippolyte Carnot (fils de Lazare) prône un enseignement primaire obligatoire, pour les deux sexes, gratuit, avec nomination de l’instituteur par le ministre de l’Instruction Publique sur présentation du maire. Mais Carnot est contraint à la démission le 5 juillet 1848.
- Second Empire (Louis Napoléon Bonaparte) : recul avec la loi Parrieu du 11 janvier 1850 (chasse aux instituteurs révolutionnaires, 4 à 9 000 révocations, Pierre Vaux) et la loi Falloux du 15 mars 1850 qui favorise l’implantation des congréganistes (écoles libres) et l’action des curés.
- 1856-1857 et 1860-1863, ministères Rouland : revalorisation, plus grande autonomie des maîtres, enseignement pour les filles, écoles françaises à l’étranger.
- 1863-1869, ministère Duruy : projet de certificat d’Etudes primaires
- Troisième République : Jules Ferry, (ministre de l’Instruction Publique de 1879 à 1883), reprend les idées de Carnot et, par la Loi du 28 mars 1882, rend l’enseignement primaire public laïque, obligatoire entre 6 et 13 ans et gratuit.
- Loi du 30 octobre 1886 : octroi d’un jour par semaine pour l’enseignement religieux hors de l’école, celui-ci étant remplacé dans les programmes par l’éducation morale et civique.
- Loi Waldeck-Rousseau de 1901 : Les congrégations enseignantes sont soumises à autorisation.
- Loi de 1904 : Emile Combes (1902-1905) ferme les dernières écoles congréganistes non autorisées.
- Le 9 décembre 1905, Loi de séparation des Eglises et de l’Etat : l’école publique secondaire devient à son tour laïque.